BIRD IS THE WORD

« When the seagulls follow the trawler,

it is because they think sardines will be thrown into the sea”

 

Bird is the Word est une micro-conférence sur le thème de l'utopie.

En étymologie grecque, Ou, préposition négative et topos « le lieu », sont à l’origine du mot Utopie. Le « non-lieu » est cette description d’une société idéale qui ne se trouve nulle-part.

Comme beaucoup de projets artistiques, la Compagnie 21 a pour point de départ une utopie. Celle qu’une compagnie de théâtre comme la nôtre peut trouver sa place dans la vie publique, être vectrice d’émancipation, promouvoir l’éducation populaire, et resserrer les liens entre les personnes.
 

Nous travaillons depuis longtemps sur le concept d’Utopie à travers des récoltes et auprès du public, des échanges et des débats, des entretiens, des formes courtes, une conférence et un conte interactif. Le nombre et la diversité des personnes qui ont pu s’exprimer avec nous fait apparaître une tendance forte :

Si l’imaginaire et le désir débordent quand il s’agit de dépeindre ses rêves d’un monde meilleur, à l’issue de notre action deux positionnements bien distincts subsistent. La quasi-totalité des participants considèrent ce moment d’expression comme salutaire mais la moitié d’entre eux estiment qu’il s’agit au mieux d’une parenthèse enchantée, d’un moment d’illusion dénué de véritable espoir.

La pensée utopiste est difficile à assumer car souvent minoritaire à l’échelle d’une société qui a tendance à préférer le confort rassurant d’un certain conservatisme. L’horizon néo-libéral d’une humanité de croissance et d’innovation infinie fait déjà figure de mur indépassable pour nombre de citoyens de ce monde. Et si une grande majorité trouve cette perspective peu désirable, voire mortifère, peu imaginent cet état de fait être bouleversé.
Et pourtant…

Pourtant, une grande partie des véritables progrès de notre société sont le fait de personnes ou de groupes de personnes qui ont pensé leur sujet de manière utopiste, rêvant quelque-chose qui n’était pas. Ils étaient minoritaires, raillés, taxés d’utopisme en somme. A l’utopiste, on oppose la réalité comme une vérité immuable.

Pourtant, certaines utopies ont fait bien du chemin en moins d’un siècle : L’éradication de la variole, la santé universelle, l’abondance, la fin de la pauvreté, la démocratie, les Droits de l’Homme, les Droits de la Femme…
Sans utopie, rien de tout cela ne serait à l’ordre du jour.

Parmi ces sujets, il en reste un grand nombre qui n’ont pas trouvé leur résolution mais ils subsistent comme des objectifs dans nos sociétés.
Aujourd’hui, la gravité de la question environnementale fait apparaître de nouveaux modes de pensée. D’un côté, l’idée d’une humanité en
croissance infinie, dépassant les frontières de la terre pour devenir stellaire, voire galactique. De l’autre, le désir d’une humanité en harmonie avec son environnement, connaissant et acceptant ses limites.

D’un côté ou de l’autre, l’utopie sera le moteur qui permettra d’espérer réaliser nos rêves.

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Sylvain Guichard